Butcher's Crossing : critique du (faux) The Revenant de Nicolas Cage

Butcher’s Crossing : critique du (faux) The Revenant de Nicolas Cage


Une chasse contemplative dans les terres sauvages

Nicolas Cage se glisse dans la peau d’un chasseur de bison expérimenté dans « Butcher’s Crossing », le nouveau film réalisé par Gabe Polsky. Ce long-métrage, qui s’apprête à conquérir les écrans sur la plateforme Canal+, s’inspire du roman de John E. Williams, souvent réputé pour son immersion dans la nature sauvage. Contrairement aux premières impressions, loin de se rapprocher du « The Revenant » d’Iñárritu, ce récit prend ses distances avec certaines conventions du genre survival, ce qui a créé une divergence dans l’accueil du public et des critiques aux États-Unis.

La trame d’une aventure risquée

En plein cœur du Colorado inhospitalier, un homme jeune et débordant d’enthousiasme (Fred Hechinger) décide de se joindre à un groupe peu ordinaire, mené par le charismatique Nicolas Cage, pour chasser un troupeau de bisons hors du commun. Bien que l’aventure vire au désastre, le film se concentre avant tout sur l’essence même du voyage et l’acte de la chasse, dépeignant le portrait d’un vieux chasseur acharné à traquer ses cibles.

Un drame ancré dans l’histoire

Au lieu de miser sur des scènes d’action spectaculaires, « Butcher’s Crossing » opte pour une représentation plus authentique du rôle des hommes dans l’extinction massive des bisons, phénomène qui est d’ailleurs souligné dès le préambule du film. Les protagonistes se retrouvent face à des épreuves qui ne sont que le reflet de leurs propres choix, exacerbés par une nature qui reprend ses droits.

Contre-courant des attentes hollywoodiennes

Dans une démarche presque contrariante, le film fait fi de la formule hollywoodienne classique, avec ses personnages négligemment inconscients des conséquences de leurs actes. Les antagonismes rencontrés, plutôt que de galvaniser le récit, servent à déstabiliser subtilement la dynamique du groupe. Cette subversion des attentes, si elle peut sembler faiblement inspirée de l’œuvre originale, se révèle séduisante pour le spectateur ouvert à l’approche minimaliste du scénario.

Une critique socio-économique subtile

La conclusion du film se distingue par son absence de spectaculaire et par un cynisme percutant. « Butcher’s Crossing » illustre le sarcasme de la situation humaine, où les personnages sont engloutis par leurs propres vices ou écrasés par la machine économique qu’ils ont eux-mêmes mise en mouvement, un combat contre un capitalisme naissant et dévastateur.

Conclusion

Ce western moderne peint finalement un tableau d’une Amérique débutante dans l’industrialisation, refusant au public ce frisson d’action auquel il est coutumier. Bien que la réalisation aurait pu mettre davantage en relief cette déception narrative, « Butcher’s Crossing » s’affirme comme une œuvre d’adaptation réussie et un témoignage poignant d’une époque révolue. Dès à présent, laissez-vous transporter par ce film sur MyCanal.

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