Aline Avis critique du film & résumé du film (2022)

Le moment:

« Aline » se tient sous la scène où chante sa famille. Elle est le 14e enfant, des décennies plus jeune que ses frères et sœurs. Ils chantent, lui souriant de temps en temps, et elle jette un coup d’œil sous la scène, les yeux brillants de ce qui est probablement censé être le bonheur et aussi préfigurant. Cette petite pépite sera un jour plus grande que tous ses frères et sœurs, et elle le sait déjà ! D’accord, assez juste, assez standard, en termes de biopics. Mais ce qui rend ce moment si choquant et carrément bizarre, c’est que le visage peint à l’aérographe de 56 ans de Valérie Lemercier, la star (et réalisatrice) d' »Aline », s’est maladroitement superposé au corps de l’enfant. « Maladroitement » est un euphémisme. L’effet global est si effrayant qu’il brise le tissu non seulement du film, mais de la réalité elle-même. Mon âme a rejeté ce que je voyais. Ma réponse a été : qu’est-ce qui se passe ici dans la vallée de l’Uncanny ?

Ce « dispositif » se poursuit à travers les premières séquences d' »Aline » montrant l’ascension d’Aline en tant que phénomène de chant d’enfant. Soit le visage de Lemercier a été superposé numériquement, soit elle a rétréci numériquement son propre corps pour qu’elle apparaisse comme une enfant entourée d’adultes. Lorsqu’elle est assise à table entourée de sa grande famille, l’effet est si étrange que c’en est presque affligeant. Il y a une Uncanny Valley assise à la table et personne ne sourcille.

Le film s’ouvre sur la déclaration suivante : « Ce film est inspiré de la vie de Céline Dion. C’est cependant une œuvre de fiction. » Le « cependant » est assez louche ! On se demande ce que Dion pourrait penser de tout cela. Valérie Lemercier a déjà réalisé des véhicules pour elle-même, et elle est évidemment une grande fan de Céline Dion. Est-elle tellement fan qu’elle ne supporterait pas d’engager une enfant actrice pour jouer la petite Céline ? Elle avait aussi besoin d’incarner Céline, six ans ?

Aline est née de parents ouvriers âgés, et c’est une famille très unie, maintenue par la sévère et généreuse maman Sylvette (Danielle Fichaud). L’un des frères aînés d’Aline a des relations dans le monde de la musique et envoie une cassette de sa sœur de 12 ans à un producteur de disques nommé Guy-Claude Kamar (Sylvain Marcel), évidemment un remplaçant de René Angélil, qui était le gérant et futur époux. Le mariage de Dion avec Angélil a fait la une des journaux à l’époque. Il y avait la différence d’âge, oui, mais le fait qu’il la dirigeait depuis qu’elle était enfant générait encore plus de commérages. Les scènes romantiques entre Marcel et Lemercier sont pour le moins gênantes, mais au moins à ce stade du film, Lemercier est en fait un humain de taille normale avec sa propre tête !

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